KARL-HALFDAN SCHILLING : Un converti norvégien – Partie 1

Sources : Les Pères Barnabites de Mouscron

Oslo 1835 – Mouscron 1907

Au début de l’année 1854, un groupe de jeunes Norvégiens se rendaient à Düsseldorf (Allemagne), dans le but d’y poursuivre leur formation artistique. Düsseldorf n’était pas encore la grande cité industrielle d’aujourd’hui, mais une ville d’art, spécialement renommée pour son Académie de peinture.

Parmi ces jeunes artistes se trouvait Karl-Halfdan Schilling, né à Christiania (Oslo), le 9 juin 1835. Sa famille, d’origine allemande, appartenait à la noblesse d’épée. Son père avait le grade de « Ritmester », c’est-à-dire de capitaine de cavalerie, dans l’armée norvégienne.

Karl-Halfdan n’avait manifesté aucun goût pour la carrière des armes, à peine davantage pour les études littéraires. Aussi obtint-il, dès l’âge de 15 ans, de suivre les leçons du peintre Eckersberg. Ce maître jouissait alors d’un grand renom, et était lui-même un disciple de l’École de Düsseldorf.

Arrivé dans la petite ville rhénane, Karl-Halfdan prit pension chez un charcutier, M. Georges Eitel, père d’une famille de douze enfants, issus de deux mariages. Le jeune peintre parlait bien l’allemand et présentait toutes les marques d’une parfaite éducation. Ces bonnes apparences n’étaient point trompeuses, si bien que, au bout de peu de temps, Karl-Halfdan fut traité comme un fils de la maison. Des liens de parenté affective se nouèrent durablement entre cette excellente famille catholique et le jeune protestant.

Dans la colonie scandinave, Schilling attirait les regards par sa haute stature de Nordique et son extérieur avantageux. De petits yeux bleus, où s’allumaient des lueurs de gaieté malicieuse, animaient un visage harmonieux, encadré d’une barbe naissante. Sa mise était élégante, ses manières distinguées, sans affectation. On l’appelait : « le beau Norvégien ». Un charme égal émanait de son caractère affable et jovial. Schilling n’avait rien du chevalier à la triste figure. Il ne boudait pas les réunions bruyantes du club scandinave. Mais, chez lui, l’exubérance propre à la jeunesse étudiante ne passait jamais les bornes d’une honnête réserve. A la noblesse du sang, il joignait celle de l’âme, fondée sur de profondes et solides convictions religieuses.